Hair me

Qu’ils soient courts ou longs, ornementés ou faussement acquis à une remise de peine, jachère sagement étudiée, qu’ils courent le long de notre expressivité ovoïdale ou qu’ils feignent de la délivrer : ils sont nous, avant toute autre chose.

Autrefois c’est aux souliers que revenait l’apanage psychomorphe.

Aujourd’hui, nos cheveux ont pris le dessus.

Nos cheveux ont pris la main.

Notre parure animale en dit long sur ce que nous voulons dire de nous.

Pour nous asseoir à la portée des autres, encore faut-il que la brise soit légère et le peigne à portée de main.

La chevelure est le dernier vestige d’intimité qui subsiste en deça du moi social.

Une main qui la reprend, et c’est toute notre pantomine que nous faisons mentir.

Si nous le valons bien, cet insignifiant insaisissable auquel nous tiendrions tant, c’est à nos cheveux que nous le rendons, tout autant.

 

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